L’Eglise avait fait coïncider la Saint Jean avec le solstice d’été en souvenir du baptême du Christ par le Précurseur, Jean le Baptiste. Cette date correspondait naturellement à la fête celtique dédiée au soleil, honoré par de grands feux allumés soit par le prêtre local soit par les jeunes mariés de l’année. Le feu, représentant la passion, avait dans l’esprit populaire, une parenté avec l’accouplement et la reproduction.
La place à feu, ou « feulière », « foulière », de Dijon se situait Place Saint-Jean, au pied même de l’église, c’est-à-dire, au Moyen-Âge, dans le cimetière. Les foires et marchés s’y tenaient en effet très souvent. La fête de la Saint-Jean commençait par les dévotions puis la veillée jusqu’au douze coups de minuit. Alors débutait une sarabande forcenée et hurlante autour d’un feu de cent fagots. A l’écroulement du bûcher, les garçons sautaient par-dessus les braises en s’aidant parfois d’une perche de charme. Lorsqu’une fille acceptait de « sauter les brandons » avec un garçon, cet engagement avait valeur de serment.
Cet épisode festif a sans nul doute inspiré Louis pour le poème « La ronde sous la cloche », comme il a intrigué Henri IV qui mit le feu au bûcher le 23 juin 1595.