"La foire de Beaucaire en 1771"






"La foire de Beaucaire en 1771", article du n° 54 du "Provincial" daté du 28 septembre 1828, rubrique "Moeurs Provinciales", est, pour le principal, la reprise condensée de la "Lettre d'un habitant de Beaucaire a un toulousain de ses amis", ouvrage anonyme paru en 1771. La clôture en est cependant un paragraphe bertrandien préfigurant les couplets terminaux des poèmes de "Gaspard de la Nuit" :

"Ce dernier jour venu, les officiers de mousquetaires et de dragons, qui avaient amené à la foire la musique de leurs régiments, s'en retournaient dans leurs garnisons : plus d'aubades, plus de billets doux, plus de danses, hélas ! et les jeunes dames de Beaucaire, pâles de désespoir, faisaient leur provision de rouge pour une année."


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La foire de Beaucaire a été établie le 14 avril 1217 par lettres patentes de Raymond VI, Comte de Toulouse, pour être tenue chaque année à compter du 21 juillet à minuit (Sainte Madeleine), pour une durée initiale de trois jours. A priori sans lien direct avec Dijon, elle en était cependant bien connue, les deux villes se situant sur l'axe commercial Saône-Rhône. On la trouve citée par Claude Courtépée dans le tome II de sa "Description historique et topographique du Duché de Bourgogne" (1777) :

"Les bois et taillis et les petites rivières qui se trouvent dans le baillage (de Dijon), y ont fait établir beaucoup de forges et fourneaux où se fabriquent des fers de toutes espèces dont les mines ne sont pas rares en Bourgogne, du moins pour celles qui sont en grains. Les forges de Marey, Moloi, Courtivron, le Compasseur, Villecomte, Dienay, Til-Châtel, Fontaine-Française, sont en réputation ; le fer est doux ; elles ont toutes assez d'affouages et de bois. Ces fers se débitent à Chalon, à Lyon, pour le Forez, à la foire de Beaucaire."




Certains éléments sont repris avec l'aimable autorisation de Georges Mathon du site "Nemausensis".