"Petit historique - Tombeau de Jean sans Peur et Marguerite de Bavière"


Dans "Louis Bertrand et le Romantisme à Dijon", Henri Chabeuf, membre de l'Académie de Dijon et de la Commission des Antiquités de la Côte d'Or, a complété son texte par de nombreuses notes, dont celle-ci relative aux tombeaux des Ducs de Bourgogne :


"Le tombeau de Philippe le Hardi commencé par Jean de Marville, en 1386, a été continué après sa mort par Claus Sluter, nommé imagier du duc par lettres-patentes données à Melun, le 23 juillet 1399, et terminé seulement après la mort du duc survenue le 27 avril 1404. Le tombeau de Jean sans Peur, assassiné le 10 septembre 1419, inhumé à la Chartreuse le 12 juillet 1420, et de Marguerite de Bavière, morte le 23 janvier 1423, imitation inférieure du premier, a été commencé par l'Aragonais Jean de la Huerta, et achevé par Pierre Le Moiturier ; la réception eut lieu seulement sous Charles le Téméraire, le 6 juin 1470 ; dans les deux monuments les petits anges du soubassement avaient des ailes de cuivre doré, mais aucun document contemporain n'établit que les statues fussent peintes. - En 1794, les tombeaux furent transportés à Saint Bénigne et détruits en exécution d'une délibération du conseil général de la commune en date du 8 août 1793 ; sollicitée par les administrateurs provisoires de la fabrique qui voulaient transformer les figures en emblèmes de la Liberté et de l'Egalité. Commencée en 1818 la restauration dirigée par M. de Saint-Mesmin, conservateur du musée, fut achevée en 1827, et la Salle des gardes ouverte le 14 janvier 1828, date donnée par les journaux de Dijon. - Les restes des ducs ont été reconnus en 1841 par la Commission des Antiquités et déposés solennellement dans les caveaux des tours de la cathédrale le 22 juillet. Philippe le Bon fut aussi enseveli à la Chartreuse, mais son fils ne trouva pas le temps en dix ans de règne de faire commencer le tombeau pour lequel le défunt duc avait laissé des fonds dont le Téméraire s'empara. Au surplus ces monuments funèbres étaient élevés avec une extrême lenteur, et Philippe le Bon avait pris lui-même le temps de la réflexion, puisque celui de Jean sans Peur ne fut pas même achevé au cours d'un règne de quarante huit ans."

Ci-dessous le tombeau de Jean sans Peur et Marguerite de Bavière :