Bruges ( Brugge )



Bruges (étymologiquement ponton, jetée, quai), comptoir hanséatique des mers boréales, miroirs du "Sanglier" puis de l "Ourse" - ICI - a toujours, par nature, recelé les ferments de révoltes contre l'ordre aristocratique traditionnel. L'argent abondant du négoce drapier, soumis aux privilèges institutionnels de la seule naissance, ne pouvait que réclamer justice et, selon  fortune du temps ou du seigneur, arracher les franchises et racheter ses défaites.






"Les Flamands", chronique éminemment politique, les symbolise toutes comme le monument à Pieter de Coninck et Jan Breydel - ICI - sur la place du "Markt", face au très robuste beffroi carillonnant et à l'élégant hôtel régional :










On y perçoit néanmoins, les traces d' évènements survenus sous Philippe le Hardi en 1382 (" Les gens de Bruges s'épouvantèrent, prirent la fuite, laissèrent là leurs armes, se dispersèrent. Jamais on ne vit d'aussi lâches combattants après avoir été si présomptueux. Les chevaliers ne purent pas même essayer de les rallier, ni s'opposer à l'ennemi ; ils furent entrainés par la déroute. Le comte de Flandre lui-même fut abattu de son cheval et tiré à grand peine de la presse et du péril. Une peur panique avait gagné tout le monde ; on s'enfuyait à qui mieux mieux ; le fils n'attendait pas le père, ni le père le fils") et celles de la soumission de la cité à Philippe le Bon en 1438 (" Le duc de Bourgogne consentit à les admettre en sa présence ; ils se mirent à genoux, et entendirent dans cette humble attitude la lecture de tous les crimes de leurs concitoyens. Ils crièrent  : " Merci, merci aux gens de votre ville de Bruges !" et se trainèrent ainsi jusqu'aux pieds de leur seigneur. " [.../... ] " La ville de Bruges paiera deux cent mille rixdalles d'or à son seigneur.")( "Histoire des Ducs de Bourgogne de la Maison de Valois" - Prosper de Barante - ICI ).




Hôtel de Ville


S'y trouve aussi la dénonciation de la collusion du pouvoir et de l'argent car, somme toute, si l'on menace paternellement le bourgeois, on ne "branche", pour la montre, que les chefs des gardiens de son ordre ; on ne brûle que le faubourg qu'il n'habite pas ; on efface des bannières le seul symbole populaire de la liberté sauvage. Il n'y a pas là, n'en déplaise à André Breton, surréalisme dans le passé.






Charles le Téméraire (Karel de Stoute)



Né le 10/11 novembre 1433 à Dijon, Charles le Téméraire ( Karel le Stoute en Flandre ), évoqué à plusieurs reprises par Louis dans son livre liminaire ( " Hélas, on voit bien que le duc Charles et sa chevalerie partis, - il y aura bientôt quatre siècles, pour la bataille, n'en sont pas revenus. " ) a tout entier été éduqué dans les Flandres par le sire d'Auxy et Jacques de Lalaing. Comme son père, Philippe le Bon, il viendra peu dans sa ville-capitale déterminé qu'il était par des rêves glorieux contraires à ceux de l " universelle aragne " ( Louis XI ).






Achevé le 5 janvier 1477, sous Nancy, par le châtelain de la Tour du Mont, gentilhomme de Saint-Dié (?), il sera inhumé en grande pompe dans un caveau de la collégiale Saint- Georges de Nancy. En 1550, son corps (?) sera transféré à l'église Notre-Dame de Bruges (Brugge) sur demande de Charles Quint, où il demeure depuis, près du tombeau de sa fille, Marie de Bourgogne, et du cœur de son petit-fils, Philippe le Beau.