"Rêves" au Morimont



Précédemment décrit ( rubrique : Dijon - ci-contre ), le champ du Morimont a vu "de temps immémorial", nombre de supplices hideux et trépas lamentables. Michel Hilaire Clément-Janin (1831-1885), journaliste local, en a fait un livre intitulé "Le Morimont de Dijon - Bourreaux et suppliciés" - publié par son fils Noël en 1889 - d'après les archives de la ville. On y retrouve peu ou prou l'ombre des personnages d' "Un rêve" parmi une longue succession de cauchemars. On peut le lire  ICI.
 
Victor Hugo ajouta à ces douceurs d'époque une ultime relation dans sa préface au "Dernier jour d'un condamné" datée du 15 mars 1832 : 

" A Dijon, il y a trois mois, on a mené au supplice une femme. (Une femme !). Cette fois encore le couteau du docteur Guillotin a mal fait son service. La tête n'a pas été tout à fait coupée. Alors les valets de l'exécuteur se sont attelés aux pieds de la femme, et à travers les hurlements de la malheureuse, et à force de tiraillement et de soubresauts, ils lui ont séparé la tête du corps par arrachement."

Peut-être le public affriandé en a-t-il conclu, tout riant, qu'il s'agissait-là d'une "drôle de giroflée".


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P. S. : "drôle de giroflée" est une expression de grand-mère - du moins de la mienne - désignant une jeune fille "originale" au regard de la morale traditionnelle. Faute d'exemples récents, elle est tombée en désuétude.