Hypothèse vérifiée



Dans une communication maintenant relativement ancienne, j'ai indiqué que la transcription "Bouchepot", tirée de la phrase : " La foule se presse aux hotelleries de la rue Bouchepot", reprise dans la plupart des éditions de "Gaspard de la Nuit", devait vraisemblablement  être due à une erreur de lecture car ne correspondant pas à une réalité topographique. Le manuscrit original détenu à la BNF montre en effet que Louis a bien écrit " Bouchefol" et non pas "Bouchepot" (ses "F" et "P" sont caractéristiques et relativement nombreux dans l'immédiat environnement pour comparaison ). Courtépée confirme cette référence graphique : " La porte au Fermerot, anciennement Fourmorot, n'eut ce nom qu'au commencement du XV ème siècle ; elle avait précédemment porté celui de Boichefol ou Bouchefol ; on l'appelait en 1211, porte neuve de Boichefol, et la rue qui y conduisait, rue Boichefol, porta nova de Bochefol, vicus Boichefol".



Marcel Paupion



Marcel Paupion né le 19 décembre 1886 à Dijon (21) [d’Antoine et de Marie Eugénie Piot, demeurant 22, rue Monge], élève d’Ernest Bouteiller à l’ Ecole des Beaux Arts de Dijon puis admis en 1906 à l’ Ecole des Beaux Arts de Paris et à l’atelier d’Antonin Mercié (1845-1916 ; Prix de Rome 1868) se liera d’amitié studieuse avec  Paul Gasq (1860-1944 à Dijon ; Premier Prix de Rome 1886, pensionnaire de la Villa Médicis à Rome de 1891 à 1894, membre de l’Académie des Beaux Arts à partir de 1935, conservateur du Musée de Dijon de 1932 à 1944). Distingué par le Prix Roux ( prix de l’Institut) et une mention au Salon des Artistes dès 1912 pour une œuvre intitulée « Froid », il sera de nouveau couronné en 1913 et 1914 pour le « Chasseur Primitif ».

A l’issue de la Grande Guerre ( Croix de Guerre, Médaille militaire), il obtiendra le Prix Chevannard en 1920, et réalisera, sur commande de l’Etat ou de communes, des œuvres commémoratives ou bustes  officiels dont celui de François Thurot (1727-1760), célèbre corsaire natif de Nuits Saint-Georges (21). La « Royale » lui commandera en suite plaques et bronzes décoratifs, ainsi que des insignes très prisés par officiers et matelots.  En zone libre après juin 40, il ne regagnera Paris qu’en 1941. L’ Etat lui commandera alors, pour la Ville de Dijon, le buste d’ Aloysius Bertrand, lequel sera érigé au jardin de l’Arquebuse en présence du Chanoine Kir en octobre 1961.

Marcel Paupion, resté très attaché à sa Bourgogne natale, venait régulièrement prendre ses vacances à Val Suzon-Bas ou sur les bords de la Saône près de Pontailler (21). Il est décédé le 26 octobre 1966 à Paris (XV ème).





La Sainte Chapelle



Édifiée à dater de 1173 pour faire suite à un vœu d’Eudes III, Duc de Bourgogne de la première race (Capétiens), la Sainte Chapelle, après bien des vicissitudes, sera consacrée en l’an 1500. « Lieu, chapitre, collège » de l’Ordre de la Toison d’Or fondé à Bruges le 10 janvier 1430 par Philippe le Bon, elle abritera une  « Sainte Hostie » don du pape Eugène IV, la couronne d’or du sacre de Louis XII, nombre d’ostensoirs précieux, cassettes incrustées de pierreries, etc…. Tout disparaîtra à la Révolution, des plombs de toiture aux panneaux peints aux armes des trente et un premiers chevaliers. « Ah ! Pourquoi faut-il que les enfants soient jaloux des chefs d’œuvre de leurs pères ! »  - Plus rien de la Sainte-Chapelle - « On en a pas laissé pierre sur pierre ».


La Sainte Chapelle de Dijon

On sait néanmoins par un état des biens établi le 9 août 1790 par Claude Basire cadet et Pierre Celse Jacquemard, commissaires du directoire du district, assistés de M. Larivotte, orfèvre, en présence de M. Pruhomme, sacristain, de quelles pièces se composait à cette date le principal du trésor de la Sainte-Chapelle, savoir :

Un ostensoir dont "le pied et les deux anges qui font support jusqu'à la hauteur où se place la Sainte Hostie sont en argent doré. L'intérieur de la châsse avec les deux figures de côté, la plaque et les adorateurs qui supportent l'hostie sont en argent doré. Tout le reste de la partie supérieure ainsi que la couronne sont en or, à l'exception des quatre supports de la couronne et ceux des croix en bijoux qui sont de cuivre non doré. Se trouve en bas de porte un médaillon composé de trente six roses en diamant, pouvant peser environ cinq carats, et, au milieu, un saphir d'environ neuf lignes en carré. Autour de la porte sont vingt perles fines, douze chatons composés chacun de trois roses et huit chatons de cristaux bruns ; au-bas de ladite porte un grand chaton de cristal ; au-dessus une améthyste d'environ dix lignes en carré ; au-dessus de cette améthyste sont une bague et un petit Saint-Esprit en brillants, composés, la bague de sept pierres et le Saint-Esprit de dix neuf, le tout pouvant peser environ cinq grains. Plus haut se trouvent placés : une petite croix composée de sept brillants ; plus haut, une autre composée de diamants taillés en table ; une autre croix composée de roses, taille de Hollande ; à droite, une autre croix très antique et émaillée composée de tables et roses ; à gauche une autre croix en or émaillé à laquelle sont vingt quatre diamants taillés en table ; la pierre du milieu est de cristal brun ; à cette croix pendent trois grosses perles fines ; par derrière est attachée une croix d'or émaillé."

Les bijoux suivants : une guirlande de deux cent trente trois perles fines de plusieurs grosseurs ; une croix avec son coulant, composée de six diamants roses ; une petite médaille en or représentant une Vierge ; une croix composées de six diamants roses ; une autre composée de cinq brillants ; un petit reliquaire en or autour duquel sont dix sept perles fines ; un petit médaillon représentant d'un côté une tête de Vierge et de l'autre une tête de Christ ; un autre médaillon à jour représentant l'Annonciation ; un reliquaire en or émaillé avec une grosse perle ; une petite croix en diamants roses montés sur or, composées de six pierres ; une autre croix composée de cinq diamants roses ; un petit cœur en or ; une large croix de cristal, au bas de laquelle est un chaton composés de neufs brillants.







P. S. : Existent actuellement deux ordres de la Toison d'Or, l'un espagnol dont le Grand Maître est le Roi Juan Carlos, le second, autrichien sous le commandement de Charles de Habsbourg-Lorraine (Karl. von Habsburg-Lothringen). Celui-ci, alors en compagnie de son prédécesseur et père Otto de Habsbourg, a défilé et tenu discours devant les chevaliers de la Toison d'Or et les dijonnais le 2 décembre 2007.


La viole de gamba



Mot de passe



« Dame de Bretagne et Saint-Aubin du Cormier » : bien étrange sésame pour la poterne du Louvre. Il rappelle certes la bataille de Saint-Aubin du Cormier (28 juillet 1488) donnant les clés de la Bretagne  et Anne de Bretagne au Roi de France, au terme de la « guerre folle », mais pourquoi cette bataille-ci plutôt qu’une autre ? Parce que le général vainqueur à la tête des troupes royales ( il  fera prisonnier le Duc d’Orléans, futur Louis XII ) n’est autre que Louis II de la Trémoille (Trémouille ou Trimouille - 1460 -1525), nommé Gouverneur de Bourgogne par le roi Louis XII ( ce qui lui fera dire la célèbre phrase : « un roi de France n’est pas fait pour venger les querelles du duc d’Orléans » ), lequel gouverneur sauvera Dijon, par ses très habiles mais coûteuses négociations, lors du siège de la ville par les troupes suisses et impériales (allemandes et franc-comtoises) du 8 au 13 septembre 1513.



Louis II de la Trémoille



Le point généalogique



Dans une précédente communication ,  la toute appartenance de la famille Bertrand, au terroir Bourguignon ( non Lorrain comme habituellement indiqué ) avait été montrée.  Des recherches complémentaires en agnation,  sur registres paroissiaux et d’état-civil, la confirment et établissent les données suivantes :


Louis Georges Bertrand, père du poète, est né, par inadvertance, le 22 juillet 1768 à Sorcy (Meuse) -ICI page 108/210 - de Denis Claude Bertrand né le 12 Janvier 1732 à Saulieu (21)[( paroisse Saint Saturnin - registre 1732, page 609/908 - ICI - décédé le 24 mars 1806 à Saulieu (21)] d’Emil(l)and Bertrand, boulanger puis aubergiste [( maître du Logis du Chapeau Rouge (1731-1737) à Saulieu (21) à la suite de son beau-père], et  de Claude (Claudine) Porcheron, née de Jean et de Jeanne Gruye(r), nés et décédés à Saulieu (21).



Saint-Saturnin


 Emil(l)and Bertrand né le 9 décembre 1701 à Nan sous Thil (21)[ registre 1701 - page 109/509 - ICI - ]    d'Emil(l)and et de Simon(n)e Guidet a épousé Claude Porcheron en l'église Saint Saturnin de Saulieu (21) le 7 novembre 1724 (registre 1724 pages 361-362/808 - ICI -), la dénommée à l'acte Claudine Porcheron signant Claude. Or il appert qu'Emil(l)and Bertrand père n'est autre qu' Emil(l)and Bertrand, né en 1664 à Nan sous Thil ( Thil la Ville - 12 Km de Saulieu) y décédé le 30 septembre 1749.  Il y avait épousé le 27 novembre 1694  Simone Guidet née le 28 octobre 1677 de Claude et de Rabuteau Claudine, née et décédée à Nan sous Thil (4 juin 1750).




Les Bertrand, dont la généalogie peut encore se remonter sur la commune de Fontangy (21), laboureurs et/ou marchands, étaient, à l'époque, très nombreux dans le canton de Précy sous Thil (21) et plus particulièrement à Nan sous Thil, Thil la Ville et Fontangy. Il en reste au moins un, à l'abord quelque peu rugueux mais doué d'un langage et d'un accent dignes d'un classement "aux monuments historiques".





P. S. :  1- De nouvelles données permettent d'établir que Pierre Bertrand né le 3 mars 1715 à Nan sous Thil (21) de Emil(l)and et de Simone Guidet, oncle de Denis Claude, maréchal ferrant, a épousé Thérèse Pargny à Sorcy (Meuse) le 29 avril 1749 [(éléments expliquant la rencontre de Denis Claude avec Charlotte Elisabeth Noël, originaire de Sorcy (Meuse)]. 2- Images temporaires reprises du site "Lieux sacrés"



Nan sous Thil



Petit village sis aux confins de l'Auxois, au pied de la "Butte de Thil", non loin des premiers contreforts du Morvan exhaussant la ville de Saulieu (21), Nan sous Thil (21) ne possède aucun monument très remarquable à l'exception de son église datant du XV ème siècle. Les terres des Bertrand sont là, étalées dans la plaine [(traversées par l'A6 au niveau de Semur en Auxois (21)], toujours exploitées par leur dernier représentant.

 
l'église de Nan s/s Thil -XV ème siècle


 La Butte de Thil, couronnée par son château (X-XII ème siècles) et sa collégiale (XII-XIV ème siècles), sur le territoire de Vic sous Thil, le surplombe ainsi que Thil la ville.


le château de Thil


la collégiale de Thil


P. S. :  Un nan(t) est un ruisseau ; un vic, un petit village.


Descendance


Louis "Aloysius" Bertrand ayant eu une demi-sœur (Denise), une sœur (Isabelle), deux frères (Balthazard, Frédéric), voici l'état, établi à ce jour, de la proche descendance de Georges Bertrand :

Nulle pour Louis et Frédéric Charles Bertrand, le benjamin de la famille,  né le 19 mars 1816 à Dijon (21), journaliste, aventurier, décédé le 28 juillet 1886 au domicile de son oncle Balthazard, 16, rue au Pain à Versailles (78) ( - ICI . page 276/505 ).

Denise, Claudine, Marie Bertrand, née le 9 mars 1800 ( 18 Ventose An VIII) à Montbard (21)[(décédée le 21 décembre 1864 à Dijon (21)], de Georges et de Marie-Jeanne Rémond (née le 23 février 1779 à Montbard (21) de Nicola(s) et de Drouhin Marie-Claude, décédée à Montbard (21) le 20 juin 1800 - 1 Messidor An VIII) a épousé le 21 janvier 1818 à Dijon (21) - ICI -  page 319/742 -, Abel Bonnet, né le 19 octobre 1796 (28 vendémiaire An V) à Dijon (21), de Joseph Bonnet, marchand, et de Anne Cogneau, demeurant à Dijon (21). De cette union sont nés : Junie Anaïs Bonnet (1819) épouse Alexis Lacour ; Jules Bonnet (1825) marié à Marie Olympe Badet ; Firmin Bonnet (1832) époux Marie Gautheron ; Delphine Etiennette Bonnet (1834) épouse Léon Gustave Gerboy.


Jacques Georges Laure Balthazard Bertrand, né le 17 juillet 1808 à Ceva (Italie), confiseur de son état, est décédé le 13 avril 1869 à Versailles (78), à son domicile 16, rue au Pain. De son union avec  Marie Virginie Lamiot [(née le 2 mars 1807 à Versailles (78) d'Athanase et de C(T)rehaut Françoise, décédée le 6 décembre 1896 à Versailles (78) - défaut de famille à l'acte] sont nés des jumeaux : Georges Louis Victor Bertrand le 13 novembre 1837 à Versailles (78), horloger-bijoutier, demeurant 14, rue Duplessis à Versailles (78) et Françoise Laure Aglaé Bertrand (actes du 14 novembre n° 603 et 604 du 14 novembre 1837 - ICI page 125/140 ), et (ajout du 1er avril 2013) Edmond Frédéric Bertrand le 29 juin 1842 à Versailles ( acte du 29 juin 1842 n°381 - ICI  page 88/157). Georges Louis aura deux enfants d’Apolline Lefevre  : Georges (1864) et Laure (1866).


Quant à Isabelle, Caroline (Élisabeth) née le 23 décembre 1812 à Spolète (Italie)(décédée à Paris le 4 novembre 1871), mariée le 18 novembre 1841 à Paris avec Laurent Coiret né le 16 février 1804 (26 Pluviôse An XII) à Mâlain (21) de Claude Coiret le Jeune, vigneron, et d'Adélaïde Coiret ( décédé à Paris  le 27 novembre 1859), elle aurait eu - selon Chabeuf - deux fils dont un, Albert, décédé le 19 novembre 1879 ( né le 24 février 1844 à Paris (6 ème) -Acte de décès n°1768 du 21 novembre 1879 de Paris (8ème) - marié à Marthe Élise Rive) -ICI - page 5 ; son aîné [( possiblement - d'après les archives reconstituées de la ville de Paris - Coiret Camille né le 14 novembre 1842 à Paris (6 ème)] ayant émigré en Amérique - sans autre précision.



Le château



Le château «  dont le pont tremble sous le pas de la jument éreintée du gendarme regagnant la caserne », imposé aux dijonnais par la volonté inflexible de Louis XI, suite à la chute sous Nancy de Charles le Téméraire , a attiré les haines populaires pendant les quatre siècles de son existence. Détesté par les tenants de Marie de Bourgogne et de Maximilien d’Autriche - d’où les cris de « Vive Bourgogne »  ou « Vive l’Empereur » entendus lors de séditions locales (dont  celle du « Lanturlu » ), il le sera  en tant que symbole de l’autorité centrale jusqu’à sa totale démolition courant 1893.











Maison de détention, il sera constitué caserne de Gendarmerie le 18 janvier 1798 et  nommé familièrement le "Château des gendarmes". Ses murs auront vu passer, entre autres, le chevalier d’Éon, Mirabeau et Toussaint Louverture.






Pour l'anecdote, le commandant de la place et du château, Jean-Baptiste Marie Joseph Brunet de Monthelie (1769-1830), refusera de faire tirer les salves traditionnelles dues à un officier décoré lors des obsèques de Georges Bertrand le 28 février 1828 au prétexte que " les cartouches affectées à cet usage étaient épuisées pour l'année 1828". Il s'ensuivit une courte polémique dans les colonnes du "Journal politique et littéraire de la Côte d'Or" ( 9 et 12 mars 1828).






(Photos tirées de gravures détenues par les Archives Municipales de la Ville de Dijon et autorisées à la publication sous condition de citation de la source.)