Misère



On savait déjà fragile l'équilibre budgétaire du foyer Bertrand du vivant de Georges, titulaire d'une pension annuelle de 1200 francs, complétée par une rente servie à leur sœur par les Davico et les interventions ponctuelles de la tante Lolotte. Il le sera autant, voire plus, après la disparition du chef de famille ( 27 février 1828 ) et le départ de Louis pour Paris début novembre 1828 ( passeport du 3 novembre ). Cependant, cette situation ne devait pas émouvoir le maire de Dijon qui, en réponse à une lettre du 7 novembre 1828 par laquelle Laure sollicitait l'exemption de la charge du logement des gens de guerre, devait lui répondre  le 25 novembre - se basant implicitement sur le nouveau quotient familial ( Archives de la Ville de Dijon - Registre courrier cote  2 D1 - 28 ) :



" A Madame Veuve Bertrand, rue Chapelotte n° 18, à Dijon.

J'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire le 7 de ce mois pour réclamer l'exemption des gens de guerre, basée sur vos faibles moyens d'exister.

Quoiqu'il m'eût été agréable de pouvoir être utile, je ne peux, en cette circonstance faire droit, quant à présent, à votre demande parce que j'ai la conviction que la charge du logement militaire est supportée sans réclamation par des habitants qui sont dans une position encore moins heureuse que la vôtre"