Promenade estivale au jardin de l'Arquebuse.


"J'étais un jour assis...."











Synthèse



Une fois n'étant pas coutume, je me permettrai de signaler, parmi d'assez nombreux ouvrages d'une même haute tenue ( répertoriés sur le site de l'Association pour la Mémoire d'Aloysius Bertrand ), celui de Christine Marcandier et Sandrine Bédouret-Larraburu, aux Editions "Atlande" - collection  "Clefs concours - Lettres XIX° siècle". D'une lecture facile et agréable,  il synthétise nombre de travaux récents et fourmille de renseignements et avis de qualité. Mien livre de chevet et de loisir, il présente malheureusement - du moins mon exemplaire - l'inconvénient de perdre régulièrement ses pages. Mais peut-être est-ce là une manifestation de ce diable de Gaspard.








P. S. : A noter cependant, l'impardonnable "crime" de lèse-dijonnais délibérément commis en ces termes par Christine Marcandier page 118 : " Aloysius Bertrand chante le haut et le noble comme le bas (la moutarde)" - je souligne. "Crime" ? non seulement, mais contrevérité pour un condiment goûteux qui ne manque ni de sel ni de piquant.


Abbayes, monastères....


"J'eus bientôt déblayé le Dijon des XIVe et XVe siècles.....avec ses abbayes, ses monastères, qui faisaient des processions de clochers, de flèches, d'aiguilles, déployant pour bannières leurs vitraux d'or et d'azur, promenant leurs reliques miraculeuses, s'agenouillant aux cryptes sombres de leurs martyrs ou au reposoir fleuri de leurs jardins"


les Bernardines


les Carmélites


Tours, portes et portelles



Le branle étant danse moyenâgeuse de la famille des rondes, l'image des cavalières et cavaliers, liés par les mains et courant d'un même mouvement vers la gauche en sautillant d'une jambe sur l'autre, s'impose sans qu'il soit besoin d'exécuter un croquis. Cependant, en l'occurrence, si la musique reste commune, les danseurs se répartissent en deux groupes : ceux du "Castrum" - au centre avec les quatre poternes ou portelles  ( à l'intersection des trois rues principales et des vieux remparts ) et ceux de la grande ronde extérieure des portes et tours attenantes :





Au "Castrum"

1- Porte au(x) Lion(s)
2- Porte Vacange
3- Porte du Bourg
4- Porte Saint-Etienne



Au centre le "Castrum"



A l'enceinte générale


1- Porte Saint-Pierre (Sud)
2- Porte des chanoines ou Porte Neuve (Est)
3- Porte au Conte de Saulx ou de Saint Nicolas (Nord-Est)
4- Porte Bouchefol ou Fermerot (Nord)
5- Porte ou Tour aux Anes (Nord)
6- Porte Guillaume (Nord -Ouest)
7- Porte d’Ouche (Sud-Ouest)
8- Porte Fondoire ou Nanxion (Sud)



l'enceinte générale



A la porte Guillaume (Nord-Ouest)

                                            1- La Tour de Reine                                                
                                            2- La Tour Saint-Georges                                        
                                          3- La Tour Charlieu                                                
                                          4- La Tour Saint-Philibert                                       


la tour Saint-Georges


la porte Saint-Pierre
le bastion de Guise


A la  porte d’Ouche (Sud - Ouest)

            5- La Tour Quarrée                   
                             6- La Tour Nancion                                    
                  7- La Tour Saint-André                    
8- La Tour Fondoire     


La Tour Saint-André

la tour  Fondoire et le boulevard de Guise



A la porte Neuve ou des Chanoines (Est)

11- La Tour Saint-Antoine
12- La Tour Saint-Michel
13- La Tour Rouge
14- La Tour Quarteau



la porte Neuve
remparts près la porte Neuve


A la porte Saint Nicolas (Nord-Est)

15- La Tour Saint-Nicolas
16- La Tour au Fermerot
17- La Tour aux Anes ou la Trimouille
18- La Tour Poinsard-Bourgeoise


le bastion Saint-Nicolas

la porte Saint-Nicolas

la tour de la Trimouille
 

Tel était le contenant de ce " Dijon des 14° et 15° siècles autour duquel courait un branle de dix huit tours, de huit portes et de quatre poternes ou portelles - le Dijon de Philippe-le-Hardi, de Jean-sans-Peur, de Philippe-le-Bon, de Charles-le-Téméraire " rapidement déblayé de son contenu par Gaspard de la Nuit.


*


P. S. : gravures tirées de l'ouvrage "Dijon pittoresque et Dijon qui s'en va" de M. V. Prost - 1885.


Philippe-le-Hardi

Alchimie


Née près des pentes mosaïques du  Sinaï où " l’aiglon brise la coquille de son œuf ", l’alchimie (el-kimyâ - de « Khem », le « pays noir » désignant l’Egypte dans l’ Antiquité) marque assurément « Gaspard de la Nuit » de la profonde empreinte de l'hexagramme étoilé de Salomon ( "véritable somme de la pensée hermétique" selon Chevalier et Gheerbrant - Dictionnaire des Symboles ). 








Macrocosme ( la Nature - " j’étudiai donc la nature " ) et microcosme ( l’Homme -  " j‘étudiai les monumens des hommes " ) - l'Art, propre de l'homme n'est que "le singe de la nature" dixit Robert Fludd - s’y  mêlent aux références personnelles explicites ( Paracelse, Vicot, Lulle, Flamel ), à la terminologie hermétique ( salamandre, cornue, cerf, chat, Roi ( soufre) = soleil = or , et Reine ( mercure) = lune = argent, etc… ), aux quatre éléments primordiaux  traditionnels ( Eau, Terre, Air, Feu), et aux phases de la technique opérative du « Philosophe » dans les affres de la création ( « L’alchimiste »).


La Table d'Emeraude


 Les six livres, agrémentés d'étoiles ( "Je le prie - le metteur en pages - de ne pas oublier dans la mise en page les étoiles que j'ai figurées dans le manuscrit..."), encerclés par l’Ouroboros -  « image du cycle hermétique et de l’Œuvre accomplie » - Fulcanelli - (  " A M. Victor Hugo " ouvrant le recueil et " A M. Charles Nodier " le clôturant, sont tous deux datés du 20 septembre 1836 ) composent ainsi le symbole de la réussite du "Grand Magistère" bertrandien.


L'Ouroboros


François Coppée



François Coppée (1842 - 1908), parnassien sentimental et railleur, auteur à succès de "tableaux souriants formant une épopée des faubourgs et de la banlieue " (Robert Sabatier), a fait clin d’œil à Louis en mettant en scène son bouquineur dans "Le coucher du soleil" ("Contes en prose") :

"Vers la moitié de sa course, devant l'hôtel des Monnaies, le bouquineur avait trouvé et acquis, pour la modique somme de deux francs, un exemplaire un peu piqué, mais très présentable encore, du "Gaspard de la Nuit" d' Aloysius Bertrand, qui comblait la plus importante lacune de sa collection de romantiques ; puis, serrant tendrement sa trouvaille sous son bras, il avait continué son inspection jusqu'au Pont Royal, où il arriva vers cinq heures"

Ainsi l’œuvre "moisie et vermoulue" ( "un exemplaire un peu piqué") devint elle "trouvaille" ( "Et ce sera pour lui une trouvaille non moins précieuse....") tendrement serrée sous un bras.....et en définitive conversation intime à la levée des "fermaux de vermeil".







P. S. : Le conte peut être lu sur "Gallica" - François Coppée - Oeuvres complètes - Tome 1 - page 149, ICI


Aliénor



L'empreinte historique laissée par d'aucuns personnages illustres les fait parfois s'imposer à l'esprit avec l’automatisme d'un slogan mercantile. Alexandre est " le Grand" et la moutarde " de Dijon". C'est ainsi que dans la clausule du poème "les Reîtres" : "Frère ! lui murmura l'abbé dans le cornet de l'oreille, vous oubliez que Madame Aliénor et sa nièce nous attendent là-haut pour les confesser", Aliénor parait,  en  première évidence, d "Aquitaine" (+-1122-1204). Cependant, le contexte lui est peu favorable même si le fondement de cette défaveur reste formellement indémontrable. Je lui préfère néanmoins Aliénor de Poitiers (+-1444 - 1509), vicomtesse de Furnes [( fille de Jean de Poitiers, seigneur d' Arcis sur Aube, et d'Isabelle de Souza, fille d'honneur d'Isabelle de Portugal lors de ses épousailles avec Philippe le Bon (1429)], auteure du mémoire des "Honneurs de la Cour", à l'origine de "l' Etiquette" (ensemble des lois protocolaires) transmise de la Maison de Bourgogne à celle d'Autriche. De là vient, me semble-t-il, le rappel au respect des règles de préséance adressé par l'abbé au jeune moine.



Tombeau d' Aliénor d'Aquitaine à Fontevrault





P. S. : Les "Honneurs de la Cour" d' Aliénor de Poitiers ont été réédités par Charles Nodier en 1829 dans le cadre du livre de La Curne de Sainte-Palaye  : " Mémoires sur l'ancienne chevalerie" - 2 tomes disponibles en version intégrale ICI et ICI

La salamandre de François 1er