Le diable à l'Arquebuse


"Pendant la période qui précéda la Révolution, ils ( les Chevaliers de l'Arquebuse ) surent attirer parmi eux un mécène dijonnais bien connu pour ses largesses, Marc-Antoine Chartraire de Montigny, qui fut leur dernier capitaine. Non content d'organiser des fêtes et des banquets, M. de Montigny entreprit de restaurer et d'embellir à ses frais les bâtiments et le jardin de la compagnie. Il fit appel à Saint-Père, son architecte habituel, et lui commanda, contre les pavillons d'angle, deux terrasses sur arcades dont il ne reste aujourd'hui que deux travées à l'entrée du jardin botanique.


En outre, chacune des arcades médianes des pavillons d'angle, l'une à droite, l'autre à gauche, reçut une fontaine décorative en pierre sculptée. On les voit encore dans un état de conservation assez inégal. Sur le fond couvert de stalactites et de roseaux ressort un grand vase orné d'acanthes et d'entrelacs, au pied duquel se contournent deux serpent monstrueux qui crachaient l'eau dans des vasques aussi couvertes de stalactites...", dit Eugène FYOT dans « DIJON, son passé évoqué par ses rues » - Edition originale 1928.

Voici l’une des fontaines jumelles aujourd'hui :

"


Et un détail double à l'encolure du vase :





Ne serait-ce pas la figure du diable accolée à un vase alchimique ? Louis n'est-il pas venu se rafraîchir à ces fontaines ? Sûrement oui.

Saint-Etienne


C’est en 343 que Saint Urbain éleva une chapelle dédiée à Saint Etienne en limite est du castrum dijonnais. Elle était desservie par des clercs vivant en communauté, désignés par l’évêque de Langres. En 874, Charles le Chauve accorda à l’abbaye l’autorisation d’avoir une monnaie particulière, privilège étendu sur toute la monnaie de Dijon par le duc Robert Ier. Eudes III lui ayant de surcroît confirmé le droit de tenir foires et marchés, l‘abbaye était devenue très puissante et la chapelle trop petite.

L’’abbé Garnier de Mailly en entreprit la réédification en 1045. Consacrée le 20 juin 1077, l’église sera détruite par le grand incendie de 1137. Reconstruite à partir de 1141, elle sera bénie le 27 avril 1143. En 1172, l’abbaye obtiendra d’Hugues III le droit de Justice dans son enceinte, en compensation de la création de la Sainte Chapelle.

S’ensuivront des siècles de conflits d’intérêts, de procès sans fin entre les différentes communautés et églises ( Saint Etienne, Saint Bénigne, Notre Dame, la Sainte Chapelle ), chicanes, savamment entretenues par de nombreux juristes.

Le 30 janvier 1487/88, pendant la messe conventuelle, la foudre frappa le clocher qui s’écroula entrainant les maçonneries. L’abbé Richard Chambellan reconstruisit alors entièrement l’église. A partir de 1503, un administrateur perpétuel (abbé commendataire) sera nommé par le Roi. Le cinquantième et dernier abbé fut Claude Fyot de la Marche, mort le 17 avril 1721, à l’âge de 92 ans, laissant à la postérité l’église dans sa structure actuelle ( clocher foudroyé en 1686, remplacé par une lanterne en bois et en plomb détruite en 1793 ) et une « Histoire de Saint Etienne ».



La Révolution ne conserva pas l'église qui, dépouillée de ses ornements, devint une « Halle aux blés », puis une remise pour les décors du théâtre, la Chambre de Commerce de Dijon, et très récemment la Bibliothèque Municipale.






Deux anecdotes, tirées du livre d'Henri Chabeuf, "Dijon - Monuments et souvenirs ", intéresseront les lecteurs de "Gaspard de la Nuit" :

" Le vingt-sixième et dernier abbé, Antoine Chambellan, avait l'habitude de courir par les rues la nuit, déguisé, avec des valets en armes chargés de faire respecter son incognito. Le 19 juin 1502, le vicomte-mayeur, dont Antoine avait mal parlé, ordonne bien au guet de le surprendre, mais nous ne savons ce qu'il en advint."

"Le dimanche 27 janvier 1658, l'héritier de toutes les grandeurs accumulées en deux générations dans la famille d'Epernon, le duc de Candale, co-gouverneur de Bourgogne avec son père, revenant de Catalogne où il avait eu le titre de vice-roi, mourait à Lyon après une courte maladie (.../...) le gouverneur était alors à Paris ou la Chambre de ville envoya les échevins Huissier et Rousseau, dont le voyage coûta 565 livres ; les élus députèrent Monsieur de la Tournelle, élu de la noblesse."

La sépulture de Louis Bertrand


Louis Bertrand, décédé le 29 avril 1841 dans la salle Saint-Augustin de l'Hôpital Necker à PARIS, a été inhumé le 30 au cimetière de Vaugirard. Ses restes seront transférés au cimetière de Montparnasse dans la 10° Division, 2° ligne nord, n° 2 par l'ouest le 29 mars 1847. Sur sa pierre tombale a été inscrit : " Louis Bertrand mort le 29 avril 1841 à l'âge de 33 ans".









Cette sépulture, plusieurs fois en péril et menacée de reprise par la Ville de Paris, a été récemment remise en état grâce à l'action concertée de l " Association pour la Mémoire d'Aloysius Bertrand " et de la "Société des Gens de Lettre ".