Edition Pincebourde 1868 - Introduction de Charles Asselineau - Frontispice de Félicien Rops.


"Une collection de Curiosités Romantiques devait être inaugurée par Louis Bertrand. Il représente en effet plus complétement, plus manifestement que nul autre, une des prétentions cardinales du programme de la révolution littéraire d'il y a quarante ans : innovation ou plutôt rénovation dans le style ; révision du matériel de l'art d'écrire et des moyens d'expression.

Il eut le don, - comme d'autres en ce temps-là eurent le don de la passion, de la véhémence et de la création poétique, - il eut le don de la délicatesse, de la finesse et de la justesse. Tandis que quelques-uns autour de lui, impatients et turbulents, violaient la langue et la brutalisaient, lui, il l'étudia sérieusement, patiemment et savamment, pesant les mots, remontant au sens propre de chacun, révisant les associations, les rapports, rajustant les images.

Le premier, il eut le sentiment de l'importance des mots et de leur valeur dans la phrase poétique. Et en cela il se rencontre avec le maître suprême des délicatesses, J. Joubert, qui dès l'aube du siècle, en 1805, en pleine logomachie et en pleine décadence de la poésie et des lettres, avait le courage de rappeler les poëtes à la précision et à la justesse".

Tels sont les premiers mots de l'introduction à l'édition Pincebourde de "Gaspard de la Nuit". Ils sont signés de Charles Asselineau et précédés d'un frontispice de Félicien Rops :