La place des Cordeliers



Pourquoi la foule se pressait-elle à la fontaine de la Place des Cordeliers ? Voici :

Jusqu’au 6 septembre 1840, date de l’adduction des eaux de la source du Rosoir (Val Suzon) au réservoir de l’actuelle place Darcy (du nom de l’ingénieur Henri Darcy, concepteur-réalisateur du projet), la ville de Dijon a été dépourvue d’eau saine et digestive. Les eaux de l’Ouche, souvent limoneuses, étaient impropres à la consommation ; celles du Suzon trop souvent rares en été . Les dijonnais s’approvisionnaient en eau par des puits creusés dans un sol calcaire sujet aux infiltrations.Un certain Fournier, médecin, dans un « Mémoire de l’eau de la rivière d’Ouche », publié en 1762, écrivait à propos des puits de Dijon : « L’eau de nos puits est toujours malsaine, crue, pesante, terreuse, et l’on est forcé de la boire dans une ville les plus agréables et les mieux située du royaume. Elle ne manque jamais de fatiguer et de surcharger l’estomac lorsqu’on en boit pour la première fois et ne peut qu’occasionner à la longue des maladies à tous les citoyens qui en font leur boisson ordinaire. » ( cité par Eugène Fyot)

Anciennement,ce jusqu’au XVII ème siècle,existaient toutefois deux fontaines alimentées par la source de Champmaillot ( colline proche du rempart est ): celles des places Saint Michel et des Cordeliers ( du nom du tout proche couvent ), où venait se ravitailler la population. Les conduits, petit à petit obstrués, le débit devenant insuffisant et les fontaines malsaines, leur destruction fut autorisée par la Chambre de Ville le 26 septembre 1636