Le Jardin de l'Arquebuse


Voici la situation du Jardin de l'Arquebuse d'après une gravure du XVII ème siècle







On l'aperçoit derrière le bâtiment trapu, au premier plan. A main gauche (cliché haut), le pavillon ; à main droite (cliché bas), au milieu du boqueteau, le peuplier géant, puis la tour au Rasoir (bastion Saint Georges). Derrière celle-ci se devine le toit de la maison, 14, Rempart de la Miséricorde ou 4, rue de Richelieu (deux entrées), domicile de la famille Bertrand à son arrivée à Dijon en 1815 (chez Françoise-Elisabeth Bertrand veuve Bonnard, dite Pierrette).





C'est en 1543 que les "Chevaliers de l'Arquebuse", statutairement organisés depuis 1525, se sont installés sur ce terrain nommé "La Saussaye". Un pavillon a rapidement été construit à son entrée ainsi qu'une piste de tir qu'on remarque sur le plan Edouard Bredin : "Le vrai pourtrait de la Ville de Dijon" daté de 1574.

Les "Chevaliers de l'Arquebuse s'exerçaient régulièrement au tir. Un concours avait lieu chaque année courant août. Il s'agissait d'abattre l'oiseau de privilège, appelé papegay ou papegault. Le vainqueur jouissait durant l'année de privilèges fiscaux et du titre de roi. Louis Valot ayant abattu le papegault trois années de suite (1597/98/99) se vit conférer le titre d'empereur et exempter d'impôts sa vie durant

Henri IV, de passage à Dijon en 1595, s'y serait livré au tir du papegault placé sur le doyen des peupliers d'Europe. Ce serait près de lui, dont l'origine remonterait au-delà de 1469, que venait rêver Louis Bertrand. Cet arbre, révéré par la population dijonnaise, s'est brusquement abattu lors d'une tempête le 15 juillet 1917











Au champ de tir est venu s'adjoindre un terrain appartenant à la Chartreuse de Champmol, dont des éléments du cloître serviront de logettes pour les marqueurs. Le tout, complété par un jardin botanique, deviendra promenade publique en 1807, après dissolution de la compagnie des "Chevaliers de l'Arquebuse" à la Révolution.











C'est dans ce jardin que le buste d'Aloysius Bertrand, exécuté par Marcel Paupion sur commande de l'Etat, a été inauguré en 1961 par le Chanoine Félix Kir, maire de Dijon :